Tourisme durable et inclusif, comprendre ses fondements et son impact

Un séjour à l’étranger peut générer jusqu’à huit fois plus de déchets qu’un déplacement local. Certains territoires imposent désormais des quotas de visiteurs pour préserver leur écosystème, une mesure souvent critiquée et pourtant en hausse. Malgré la multiplication des labels et certifications, seuls 3 % des opérateurs mondiaux s’engagent formellement à limiter leur empreinte environnementale.La croissance du secteur n’a jamais été aussi soutenue, mais les disparités d’accès et d’impact ne cessent de s’accentuer. Derrière les chiffres, des contradictions majeures persistent entre développement économique, préservation des ressources et inclusion sociale.

Tourisme durable et inclusif : de quoi parle-t-on vraiment ?

Le tourisme durable ne se limite pas à quelques gestes symboliques, comme couper l’eau sous la douche ou ramasser un déchet sur la plage. L’Organisation mondiale du tourisme définit cette approche comme une quête d’équilibre entre développement économique, respect du vivant et équité. Trois axes majeurs structurent la démarche : préserver la nature, soutenir les communautés locales et garantir l’accès au voyage pour tous, sans discrimination.

Ce changement de paradigme met en lumière une nouvelle génération d’acteurs : labels, écolabels comme Green Globe, réseaux d’écotourisme, projets de tourisme solidaire ou encore le slow tourisme. Leur ambition dépasse la compensation carbone : il s’agit d’agir concrètement, chaque jour, pour réduire l’empreinte des voyageurs. En France, laboratoire vivant de ces pratiques, les initiatives foisonnent. Elles valorisent le patrimoine tout en ouvrant la porte du voyage aux personnes en situation de handicap ou à celles pour qui les vacances restent un luxe lointain.

L’inclusion s’est imposée comme une évidence : le tourisme inclusif s’attaque à tous les obstacles, qu’ils soient financiers, physiques ou culturels. Ces démarches partagent une volonté : veiller à ce que les bénéfices du tourisme bénéficient équitablement à tous, dans une gestion transparente.

Les principales valeurs qui structurent ces approches se déclinent ainsi :

  • Respect de l’environnement : gestion raisonnée des ressources, réduction des pollutions, protection des milieux vivants.
  • Implication locale : coopération avec les habitants, partage des retombées économiques, transmission des savoir-faire.
  • Accessibilité : multiplication des actions pour lever les freins financiers et physiques au voyage.

Pourquoi repenser nos voyages est devenu indispensable pour la planète et les sociétés

Le secteur du tourisme affiche un impact environnemental considérable, difficile à ignorer. L’Organisation mondiale du tourisme estime que près de 8 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales proviennent des voyages. Transports, surexploitation, urbanisation des espaces naturels : le bilan carbone du tourisme continue de s’alourdir.

Face à ces constats, la transition écologique impose de revoir nos pratiques touristiques. Certaines régions ont pris de l’avance. Dans la baie de Somme, par exemple, la gestion des flux de visiteurs s’accompagne d’une protection active des écosystèmes, d’une valorisation du patrimoine naturel et d’une implication concrète des habitants dans l’accueil.

Agir pour un tourisme réellement durable implique une refonte globale : réorganiser les chaînes de distribution, soutenir l’économie locale, encourager des mobilités moins polluantes, limiter la pression sur les sites fragiles.

Pour infléchir la courbe, trois leviers s’imposent :

  • Développer des alternatives aux transports polluants pour faire baisser les émissions GES.
  • Gérer les ressources avec mesure afin de préserver les milieux naturels.
  • Associer les communautés locales pour répartir équitablement les fruits du tourisme.

La France fait figure de précurseur sur ces sujets. Oser voyager autrement, de façon plus sobre et réfléchie, permet d’imaginer un tourisme bénéfique, tant pour les visiteurs que pour les habitants.

Artisans et touristes échangent dans un marché écologique

Les principes clés pour voyager autrement et s’engager concrètement

Adopter des pratiques touristiques durables demande de repenser chaque étape du voyage : mode de transport, choix de l’hébergement, gestion des déchets. Prendre le train plutôt que l’avion lorsque c’est possible, choisir un hébergement certifié Green Globe ou reconnu par l’ADEME, s’orienter vers les énergies renouvelables… Ces décisions sont à la portée de tous et réduisent rapidement l’empreinte environnementale.

Préserver la biodiversité passe aussi par des choix très concrets. Opter pour des itinéraires qui épargnent les milieux sensibles, privilégier les activités respectueuses de la faune, refuser tout souvenir issu d’espèces menacées : chaque attitude compte pour replacer le respect du vivant au centre du voyage.

Sur le terrain, de nombreux acteurs du tourisme durable valorisent la restauration via les circuits courts, soutiennent l’artisanat ou s’engagent dans des projets solidaires. Ces pratiques, souvent discrètes mais efficaces, redonnent au voyage une dimension tangible et un impact positif sur les territoires visités.

Voici plusieurs réflexes à privilégier pour rendre chaque déplacement plus vertueux :

  • Favoriser dès que possible des modes de transport écologiques.
  • S’adresser à des prestataires reconnus pour leur engagement éco-responsable.
  • Traiter ses déchets avec rigueur, en suivant les recommandations de l’ADEME.

Voyager autrement, c’est choisir délibérément l’empreinte que l’on laisse, et décider de la marque de solidarité, d’énergie et d’ouverture que l’on souhaite offrir au monde. À chacun de tracer sa route, sans perdre de vue l’impact de chaque pas.

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